27 March 2010
12 March 2010
Soins palliatifs
Ce jeudi soir 11 mars une conférence à trois voix (plus celle de l'animateur) dans l'Eglise Saint-François : L'Église, la fin de vie et moi.
On n'a pas beaucoup parlé de l'Église. En Belgique les comportements en matière de soins palliatifs sont-ils très proches quelle que soit la conviction religieuse ?
Le mot clé est sans doute "accompagner". Depuis 50 ans dans notre pays les pratiques d'accompagnement de la fin de vie ont considérablement évolué. Comme 3 des 4 intervenants de l'estrade appartenaient au monde de la santé, le temps a été consacré essentiellement aux soins palliatifs face à la souffrance.
Mais au moment du départ les bavardages dans la nef ont beaucoup porté sur l'euthanasie volontaire, particulièrement de proches de gens qui étaient morts de maladies évolutives graves. Une grande peur : celle de mourir étouffé. Une grande constante aussi : je m'arrangerai pour partir de moi-même avant d'être trop dépendant pour pouvoir agir par moi-même.
L'euthanasie volontaire des plus âgés : un sujet à travailler.
Inattendu : parler librement d'euthanasie dans une église. Il y a sans doute un consensus en faveur de l'euthanasie en cas de douleurs résistantes à tous les traitements
On n'a pas beaucoup parlé de l'Église. En Belgique les comportements en matière de soins palliatifs sont-ils très proches quelle que soit la conviction religieuse ?
Le mot clé est sans doute "accompagner". Depuis 50 ans dans notre pays les pratiques d'accompagnement de la fin de vie ont considérablement évolué. Comme 3 des 4 intervenants de l'estrade appartenaient au monde de la santé, le temps a été consacré essentiellement aux soins palliatifs face à la souffrance.
Mais au moment du départ les bavardages dans la nef ont beaucoup porté sur l'euthanasie volontaire, particulièrement de proches de gens qui étaient morts de maladies évolutives graves. Une grande peur : celle de mourir étouffé. Une grande constante aussi : je m'arrangerai pour partir de moi-même avant d'être trop dépendant pour pouvoir agir par moi-même.
L'euthanasie volontaire des plus âgés : un sujet à travailler.
Inattendu : parler librement d'euthanasie dans une église. Il y a sans doute un consensus en faveur de l'euthanasie en cas de douleurs résistantes à tous les traitements
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Fin de vie
11 March 2010
Vrac sur la fin de vie
Les soins palliatifs : un grand progrès de la médecine. Ne pas seulement prolonger la vie.
La phrase libératrice : ajouter de la vie aux jours plutôt que des jours à la vie.
On n'ose plus :
Dans les années 60, es médecins qui racontaient qu'ils avaient lutté toute la nuit pour que leur malade meure à l'aube et pas le soir (cela fait un peu chèvre de Monsieur Seguin).
Développer une culture où l'on dit à ses proches quels choix on veut promouvoir pour sa fin de vie.
Des baptisés pratiquants réguliers qui disent : en tout cas si je vois que je suis atteint par une maladie évolutive grave, je m'arrangerai pour partir tant que je pourrai le faire moi-même. Ou si j'ai raté l'occasion je demanderai à des proches de s'en occuper.
Une amie me parle de son oncle qui s'est pris pour un oiseau et qui a voulu voler à partir de sa fenêtre du 2e au 3e étage. Je rentre chez moi et plusieurs heures plus tard mon franc (c'était encore des francs) tombe et je me dis "mais il s'est suicidé!". il était atteint d'une maladie grave évolutive.
Pour un biologiste, et un humain, la mort fait partie de la vie.
Je ne suis pas très "association pour le droit de mourir dans la dignité". C'est pas des très rigolos!
Les célébrations d'adieu sont les moments où l'Eglise se manifeste encore de la façon la plus authentique.
Exemplaire : la célébration autour des morts de la maison effondrée à Liège. L'évêque prête sa cathédrale aux pouvoirs publics et s'assied sur le même rang que les représentants d'autres religions et convictions.
Dans une église ? Les funérailles du prof Lavendhomme animée par une animatrice de la laïcité. Mais dans l'église de Froidmont et dans une structure de célébration très catho. On n'y échappe pas ?
Aux funérailles de "Claire M." les proches s'excusent presque d'aller dans une église. Moi j'ai pris cela pour un dernier clin d'oeil pour une amie à cheval sur l'UCL et l'UCL..
Judas : c'est drôle qu'on ait souvent imaginé qu'il se soit repenti entre le moment où il se laissait tomber et l'instant où la corde l'étranglait.
Prof Feys UCL années 50 : on est obligé de croire qu'il y a un enfer mais on n'est pas obligé de croire qu'il y a quelqu'un dedans.
De la même eau : pour ne pas être fidéiste on est obligé de croire qu'il y a des preuves de l'existence de Dieu mais pas qu'on en a déjà trouvées.
L'euthanasie fait partie du droit belge.
Le choix : soins palliatifs, produit d'euthanasie, ni boire ni manger
J'en ai assez. Ca suffit. dit Monsieur M. dans une maison de retraite tenue par des religieuses à Bruxelles. Elles demandent assez de quoi ? Assez de vivre. Bien Monsieur, est-ce que vous voulez qu'on prévienne votre famille ? Oui. On prévient la famille. Il s'est laissé mourir en quelques jours. Nombreux enfants et petits-enfants.
Ne plus boire et manger. Mourir de soif et de faim ?
Les morts très dures : étouffement par destruction des poumons. J'ai dû faire une garde comme cela pendant mon service militaire.
Comment ça se passe dans l'Oregon ?
La phrase libératrice : ajouter de la vie aux jours plutôt que des jours à la vie.
On n'ose plus :
- Dieu a rappelé à lui
- Dieu envoie de lourdes épreuves à ceux qu'il aime de plus
- Dieu aime les enfants et les ramène à lui
Dans les années 60, es médecins qui racontaient qu'ils avaient lutté toute la nuit pour que leur malade meure à l'aube et pas le soir (cela fait un peu chèvre de Monsieur Seguin).
Développer une culture où l'on dit à ses proches quels choix on veut promouvoir pour sa fin de vie.
Des baptisés pratiquants réguliers qui disent : en tout cas si je vois que je suis atteint par une maladie évolutive grave, je m'arrangerai pour partir tant que je pourrai le faire moi-même. Ou si j'ai raté l'occasion je demanderai à des proches de s'en occuper.
Une amie me parle de son oncle qui s'est pris pour un oiseau et qui a voulu voler à partir de sa fenêtre du 2e au 3e étage. Je rentre chez moi et plusieurs heures plus tard mon franc (c'était encore des francs) tombe et je me dis "mais il s'est suicidé!". il était atteint d'une maladie grave évolutive.
Pour un biologiste, et un humain, la mort fait partie de la vie.
Je ne suis pas très "association pour le droit de mourir dans la dignité". C'est pas des très rigolos!
Les célébrations d'adieu sont les moments où l'Eglise se manifeste encore de la façon la plus authentique.
Exemplaire : la célébration autour des morts de la maison effondrée à Liège. L'évêque prête sa cathédrale aux pouvoirs publics et s'assied sur le même rang que les représentants d'autres religions et convictions.
Dans une église ? Les funérailles du prof Lavendhomme animée par une animatrice de la laïcité. Mais dans l'église de Froidmont et dans une structure de célébration très catho. On n'y échappe pas ?
Aux funérailles de "Claire M." les proches s'excusent presque d'aller dans une église. Moi j'ai pris cela pour un dernier clin d'oeil pour une amie à cheval sur l'UCL et l'UCL..
Judas : c'est drôle qu'on ait souvent imaginé qu'il se soit repenti entre le moment où il se laissait tomber et l'instant où la corde l'étranglait.
Prof Feys UCL années 50 : on est obligé de croire qu'il y a un enfer mais on n'est pas obligé de croire qu'il y a quelqu'un dedans.
De la même eau : pour ne pas être fidéiste on est obligé de croire qu'il y a des preuves de l'existence de Dieu mais pas qu'on en a déjà trouvées.
L'euthanasie fait partie du droit belge.
Le choix : soins palliatifs, produit d'euthanasie, ni boire ni manger
J'en ai assez. Ca suffit. dit Monsieur M. dans une maison de retraite tenue par des religieuses à Bruxelles. Elles demandent assez de quoi ? Assez de vivre. Bien Monsieur, est-ce que vous voulez qu'on prévienne votre famille ? Oui. On prévient la famille. Il s'est laissé mourir en quelques jours. Nombreux enfants et petits-enfants.
Ne plus boire et manger. Mourir de soif et de faim ?
Les morts très dures : étouffement par destruction des poumons. J'ai dû faire une garde comme cela pendant mon service militaire.
Comment ça se passe dans l'Oregon ?
L'euthanasie volontaire
Euthanasie : l'ultime liberté.
Pourquoi pas ?
Eu-thanasie : bonne mort. Bien sûr! ou la moins mauvaise possible.
Volontaire : c'est bien sûr l'ultime liberté.
En dehors des contraintes que la physique, la chimie et la biologie imposent à mon corps, le principal acteur que je souhaite à ma mort c'est moi.
On dit aussi que la vie appartient à Dieu (s'il existe) et aux autres (on a été mis au monde). A revoir.
Dans mes représentations, si Dieu existe, il a donné la liberté à l'homme. Ce n'est pour dire plus tard que l'homme ne peut pas exercer l'ultime liberté.
Les autres. C'est vrai que je me dois aux autres et particulièrement à ceux envers lesquels j'ai des responsabilités. C'est une vraie limite à mon droit de me dessaisir de ma vie.
Pourquoi pas ?
Eu-thanasie : bonne mort. Bien sûr! ou la moins mauvaise possible.
Volontaire : c'est bien sûr l'ultime liberté.
En dehors des contraintes que la physique, la chimie et la biologie imposent à mon corps, le principal acteur que je souhaite à ma mort c'est moi.
On dit aussi que la vie appartient à Dieu (s'il existe) et aux autres (on a été mis au monde). A revoir.
Dans mes représentations, si Dieu existe, il a donné la liberté à l'homme. Ce n'est pour dire plus tard que l'homme ne peut pas exercer l'ultime liberté.
Les autres. C'est vrai que je me dois aux autres et particulièrement à ceux envers lesquels j'ai des responsabilités. C'est une vraie limite à mon droit de me dessaisir de ma vie.
L'Eglise, la fin de vie et nous
Un débat ce soir à l'église Saint-François de Louvain-la-Neuve.
Je vais essayer de mettre mes idées sur l'écran.
Partir de l'annonce :
Les questions autour de la fin de vie sont toujours plus nombreuses dans notre société, comme le montrent les débats autour de la loi sur l’euthanasie ou de son éventuelle extension aux mineurs. Sur ces questions, l’Église a pris régulièrement position. Qu’en penser ? Comment faire face à cette problématique sur le terrain ?
Avec :
Église St-François d’Assise, Av. Jean-Libert Hennebel, 30 – 1348 Louvain-la-Neuve
Contacts :
010/81.06.55, lucterlinden@catho.belucterlinden@catho.be Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.
Mise à jour le Lundi, 22 Février 2010 23:13
Une petite gêne au départ : les trois quarts du "plateau" appartiennent au monde médical. Moi qui comme biologiste ai toujours essayé de démédicaliser ce qui ne doit pas l'être nécessairement, cela me complique la vie.
Le titre est aussi offert sur un plateau :
La fin de vie. C'est un thème que je connais comme biologiste puisque j'ai donné à l'UCLouvain un cours sur la physiologie de la reproduction, croissance... sénescence et mort.
Moi. OK je prends acte que je représente un tiers de la thématique.
Je vais essayer de mettre mes idées sur l'écran.
Partir de l'annonce :
Conférence « Église, fin de vie... et moi ? »
Jeudi 11 mars à 20h15Les questions autour de la fin de vie sont toujours plus nombreuses dans notre société, comme le montrent les débats autour de la loi sur l’euthanasie ou de son éventuelle extension aux mineurs. Sur ces questions, l’Église a pris régulièrement position. Qu’en penser ? Comment faire face à cette problématique sur le terrain ?
Avec :
- Corine Van Oost
Médecin, responsable du service des Soins palliatifs à la Clinique Saint-Pierre à Ottignies - Anne Rousseau
Infirmière au service des soins palliatifs de la Clinique Saint-Pierre à Ottignies - Walter Lesch
Docteur en théologie et en philosophie, professeur à l’UCL - Modérateur : Edgard Coche
Médecin et professeur émérite à l’UCL
Église St-François d’Assise, Av. Jean-Libert Hennebel, 30 – 1348 Louvain-la-Neuve
Contacts :
010/81.06.55, lucterlinden@catho.belucterlinden@catho.be Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.
Mise à jour le Lundi, 22 Février 2010 23:13
Une petite gêne au départ : les trois quarts du "plateau" appartiennent au monde médical. Moi qui comme biologiste ai toujours essayé de démédicaliser ce qui ne doit pas l'être nécessairement, cela me complique la vie.
Le titre est aussi offert sur un plateau :
- l'Église
- la fin de vie
- et moi
La fin de vie. C'est un thème que je connais comme biologiste puisque j'ai donné à l'UCLouvain un cours sur la physiologie de la reproduction, croissance... sénescence et mort.
Moi. OK je prends acte que je représente un tiers de la thématique.
08 March 2010
Le fan club de Mgr Léonard
Mais qui étaient ces gens dans la collégiale de Nivelles pour accueillir André-Joseph Léonard ce dimanche 7 mars 2010 ?
Pourquoi ai-je fait le déplacement de Louvain-la-Neuve à Nivelles ? Bonne question.
1. D'abord parce que depuis plus de 11 ans, depuis que les prix des appareils numériques est devenu abordable, je mitraille les événements significatifs dans la ville et que j'ai pris des milliers de photos de la collégiale sous le soleil et la pluie, la nuit et le grand jour.
2. Ensuite parce que, je le dis avec nostalgie, André Léonard était "mon jeune condisciple" à l'Université de Louvain-la-Neuve en 1957. Nous avons eu les mêmes maîtres (Dondeyne, Van Riet, Ladrière, ...) mais depuis les années 60 nous avons des conceptions opposées sur la bioéthique, le droit naturel, etc.
3. Aussi parce que c'était le 7 mars et que nous avions eu le plaisir de célébrer ensemble jadis cette fête des philosophes.
4. Encore parce que nous avons logé dans la même "pédagogie" et qu'un jour de Saint-Nicolas j'ai reçu le rôle d'ange gardien chargé de dire du bien de mes cokotteurs (il y avait un diable gardien qui en disait du mal).
5. Enfin parce que comme beaucoup d'assistants je suis un légitimiste et que je respecte dans leur fonction ceux qui sont mes opposants par la pensée.
Bien. Quand je vais à la collégiale j'aime bien l'aborder à pied, de loin, en prenant des photos chaque fois qu'elle apparait entre deux maisons. Chemin faisant j'entends cliqueter derrière moi des pas sur le pavé. Cela m'agace un peu, je m'arrête pour laisser passer. C'est une charmante dame au superbe manteau blanc naviguant sur des hauts talons. Elle m'interpelle : "Savez-vous qu'il se passe quelque chose de très important aujourd'hui ?". Je ne me laisse pas prendre à jouer les faux naïfs. Mais elle insiste "c'est Mgr Léonard qui vient à la cathédrale, c'est quelqu'un de très connu. Il est mondialement connu". Je ne montre pas assez d'enthousiasme. Elle se méfie. Peut-être un insoumis. "Il ne faut pas juger sans l'avoir écouté". Je promets solennellement d'au moins l'écouter, c'est le service minimum de l'obéissance et du respect. Nous allons ensemble vers le portail de la collégiale. Je m'arrête plus tôt pour fixer les cameramen.
A l'entrée dans l'église des tracts d'associations "provita". On me les donne comme si je faisais partie du club, puisque je viens à la messe de Mgr Léonard. Même sentiment à la sortie. On me parle de "l'invitation" pas d'une invitation.
Je gagne mon emplacement habituel. Je suis plutôt un chrétien du côté des colonnes de gauche, au bord de la nef latérale. Mes voisines de chaise m'accueillent en regardant quel individu va occuper une des dernières chaises libres. Elles viennent de Bois-Seigneur-Isaac. "C'est une grande grâce pour l'Eglise en Belgique". Plus tard un monsieur de Gand-Gent pose une chaise encore à ma gauche. Cela n'indique en rien sa position idéologique. Il fait la tournée des premières messes de Mgr l'archevêque. Il me demande le nom des gens qui montent vers l'autel. Je rate ma grande distinction en ne reconnaissant pas le deuxième nonce, celui de l'Union européenne. Heureusement il n'y en a pas auprès de l'Otan.
Je regarde autour de moi. Ce n'est pas vraiment "le peuple de gauche" mais il y a une certaine diversité comme de plus en plus dans l'église. Pas mal de gens engagés dans leur paroisse. Parmi eux plusieurs vivent en compagnonnage, certains après un mariage. Certains perdent la voix au moment de la profession de foi. Des phrases sont devenues pour eux imprononçables. De plus en plus des humains qui ne partagent pas entièrement la foi ni les pratiques morales de leurs responsables religieux participent à des rites.
Homélie avec la verve coutumière d'André Léonard. A un moment l'assemblée retient son souffle quand le nouvel archevêque parle des divorcés remariés. Un murmure plutôt approbateur mais il faudra réécouter cela à l'aise. On me dit que ce n'était pas tout à fait la même chose à Bruxelles. Il rappelle sa devise "Marana tha! Viens Seigneur Jésus". Il glisse sur le ton de la confidence que le plus tôt sera le mieux. Avec impertinence ma pensée me suggère : il y en a sans doute qui espèrent que ce souhait se réalise. Mais j'efface d'un coup de frotteur sur le tableau noir de mon cerveau.
Geste de paix. Un bref contact avec mes voisins et voisines. La dame en blanc me fait un petit signe deux rangées plus loin mais plutôt allée centrale. Non je ne mettrai pas une annonce dans le journal Métro. "Vous aviez un beau manteau blanc et des hauts talons. Nous avons échangé quelques mots. Quand puis-je vous revoir ? Je viens à la collégiale pour les cérémonies d'adieu et d'accueil des archevêques. Serez-vous là dans cinq ans ? Écrivez-moi au bureau du journal." Non je n'écrirai pas de petite annonce.
La célébration se termine. Je suis soudain troublé de ce que les femmes n'aient eu de place significative que dans les chants. Et c'est demain la journée des femmes!!! J'espère qu'elles me pardonneront d'avoir assisté à une cérémonie structurellement machiste (de plus au moment où je mets en forme ce texte, Madame Groult parle sur TV5, heureusement elle ne regarde pas de mon côté).
L'assemblée se disperse. Quelques-uns se précipitent à l'école voisine pour se réchauffer (mais comme l'avait dit insidieusement Léonard, il faisait plus froid pour les adieux de Danneels). Après un petit verre de mousseux (merci aux élèves du Sacré-Coeur pour le service impeccable), je sors sur la rue pour voir si je ne peux pas remettre sur le droit chemin des chrétiens égarés. Je croise l'archevêque guidé par le doyen. André et Paul retrouvent leur prénom d'il y a un demi-siècle (André prétend que nous nous connaissons depuis un millénaire). Heureusement, car comme je l'entends parfois à la messe je n'arrive pas à prononcer André-Joseph (ni André-Mutien). Quand il sera pape sera-ce André-Pierre-et-Paul. Encore plus long.
Je retourne à la fête. J'y retrouve des amis des années 50 et 60. C'est comme aux enterrements.
Les combats sur la bioéthique sont pour demain. J'espère que l'archevêque ne s'enfoncera pas davantage sur les questions d'homosexualité, de contraception, ... Un petit recyclage en biologie ferait du bien aux responsables de l'Église, et à quelques autres humains.
Pourquoi ai-je fait le déplacement de Louvain-la-Neuve à Nivelles ? Bonne question.
1. D'abord parce que depuis plus de 11 ans, depuis que les prix des appareils numériques est devenu abordable, je mitraille les événements significatifs dans la ville et que j'ai pris des milliers de photos de la collégiale sous le soleil et la pluie, la nuit et le grand jour.
2. Ensuite parce que, je le dis avec nostalgie, André Léonard était "mon jeune condisciple" à l'Université de Louvain-la-Neuve en 1957. Nous avons eu les mêmes maîtres (Dondeyne, Van Riet, Ladrière, ...) mais depuis les années 60 nous avons des conceptions opposées sur la bioéthique, le droit naturel, etc.
3. Aussi parce que c'était le 7 mars et que nous avions eu le plaisir de célébrer ensemble jadis cette fête des philosophes.
4. Encore parce que nous avons logé dans la même "pédagogie" et qu'un jour de Saint-Nicolas j'ai reçu le rôle d'ange gardien chargé de dire du bien de mes cokotteurs (il y avait un diable gardien qui en disait du mal).
5. Enfin parce que comme beaucoup d'assistants je suis un légitimiste et que je respecte dans leur fonction ceux qui sont mes opposants par la pensée.
Bien. Quand je vais à la collégiale j'aime bien l'aborder à pied, de loin, en prenant des photos chaque fois qu'elle apparait entre deux maisons. Chemin faisant j'entends cliqueter derrière moi des pas sur le pavé. Cela m'agace un peu, je m'arrête pour laisser passer. C'est une charmante dame au superbe manteau blanc naviguant sur des hauts talons. Elle m'interpelle : "Savez-vous qu'il se passe quelque chose de très important aujourd'hui ?". Je ne me laisse pas prendre à jouer les faux naïfs. Mais elle insiste "c'est Mgr Léonard qui vient à la cathédrale, c'est quelqu'un de très connu. Il est mondialement connu". Je ne montre pas assez d'enthousiasme. Elle se méfie. Peut-être un insoumis. "Il ne faut pas juger sans l'avoir écouté". Je promets solennellement d'au moins l'écouter, c'est le service minimum de l'obéissance et du respect. Nous allons ensemble vers le portail de la collégiale. Je m'arrête plus tôt pour fixer les cameramen.
A l'entrée dans l'église des tracts d'associations "provita". On me les donne comme si je faisais partie du club, puisque je viens à la messe de Mgr Léonard. Même sentiment à la sortie. On me parle de "l'invitation" pas d'une invitation.
Je gagne mon emplacement habituel. Je suis plutôt un chrétien du côté des colonnes de gauche, au bord de la nef latérale. Mes voisines de chaise m'accueillent en regardant quel individu va occuper une des dernières chaises libres. Elles viennent de Bois-Seigneur-Isaac. "C'est une grande grâce pour l'Eglise en Belgique". Plus tard un monsieur de Gand-Gent pose une chaise encore à ma gauche. Cela n'indique en rien sa position idéologique. Il fait la tournée des premières messes de Mgr l'archevêque. Il me demande le nom des gens qui montent vers l'autel. Je rate ma grande distinction en ne reconnaissant pas le deuxième nonce, celui de l'Union européenne. Heureusement il n'y en a pas auprès de l'Otan.
Je regarde autour de moi. Ce n'est pas vraiment "le peuple de gauche" mais il y a une certaine diversité comme de plus en plus dans l'église. Pas mal de gens engagés dans leur paroisse. Parmi eux plusieurs vivent en compagnonnage, certains après un mariage. Certains perdent la voix au moment de la profession de foi. Des phrases sont devenues pour eux imprononçables. De plus en plus des humains qui ne partagent pas entièrement la foi ni les pratiques morales de leurs responsables religieux participent à des rites.
Homélie avec la verve coutumière d'André Léonard. A un moment l'assemblée retient son souffle quand le nouvel archevêque parle des divorcés remariés. Un murmure plutôt approbateur mais il faudra réécouter cela à l'aise. On me dit que ce n'était pas tout à fait la même chose à Bruxelles. Il rappelle sa devise "Marana tha! Viens Seigneur Jésus". Il glisse sur le ton de la confidence que le plus tôt sera le mieux. Avec impertinence ma pensée me suggère : il y en a sans doute qui espèrent que ce souhait se réalise. Mais j'efface d'un coup de frotteur sur le tableau noir de mon cerveau.
Geste de paix. Un bref contact avec mes voisins et voisines. La dame en blanc me fait un petit signe deux rangées plus loin mais plutôt allée centrale. Non je ne mettrai pas une annonce dans le journal Métro. "Vous aviez un beau manteau blanc et des hauts talons. Nous avons échangé quelques mots. Quand puis-je vous revoir ? Je viens à la collégiale pour les cérémonies d'adieu et d'accueil des archevêques. Serez-vous là dans cinq ans ? Écrivez-moi au bureau du journal." Non je n'écrirai pas de petite annonce.
La célébration se termine. Je suis soudain troublé de ce que les femmes n'aient eu de place significative que dans les chants. Et c'est demain la journée des femmes!!! J'espère qu'elles me pardonneront d'avoir assisté à une cérémonie structurellement machiste (de plus au moment où je mets en forme ce texte, Madame Groult parle sur TV5, heureusement elle ne regarde pas de mon côté).
L'assemblée se disperse. Quelques-uns se précipitent à l'école voisine pour se réchauffer (mais comme l'avait dit insidieusement Léonard, il faisait plus froid pour les adieux de Danneels). Après un petit verre de mousseux (merci aux élèves du Sacré-Coeur pour le service impeccable), je sors sur la rue pour voir si je ne peux pas remettre sur le droit chemin des chrétiens égarés. Je croise l'archevêque guidé par le doyen. André et Paul retrouvent leur prénom d'il y a un demi-siècle (André prétend que nous nous connaissons depuis un millénaire). Heureusement, car comme je l'entends parfois à la messe je n'arrive pas à prononcer André-Joseph (ni André-Mutien). Quand il sera pape sera-ce André-Pierre-et-Paul. Encore plus long.
Je retourne à la fête. J'y retrouve des amis des années 50 et 60. C'est comme aux enterrements.
Les combats sur la bioéthique sont pour demain. J'espère que l'archevêque ne s'enfoncera pas davantage sur les questions d'homosexualité, de contraception, ... Un petit recyclage en biologie ferait du bien aux responsables de l'Église, et à quelques autres humains.
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Journée des femmes et Eglise catholique
En ce 8 mars dédié aux droits des femmes, je reviens sur la célébration d'hier à la collégiale de Nivelles.
Mon malaise massif vient de la place minuscule des femmes dans ce lieu qui fut longtemps dirigé par des femmes, dont la vaillante Gertrude.
En revoyant mes photos sur Picasa, cela saute aux yeux. A l'entrée du chœur à ma gauche des évêques en vêtements colorés. Au fond une chorale clairement féminine. Pratiquement tous les autres sont des hommes dont un groupe massif d'Africains. Dans le jeu liturgique, les femmes donnent essentiellement leur voix (pas une voix pour élire leurs évêques évidemment), parfois pour une lecture. Quelques jeunes acolytes filles, une sacristine discrète, c'est à peu près tout si j'ai bien regardé. Communion donnée exclusivement par des hommes. Dans le cortège final présence massive des mâles.
Moi qui pensais que dès le début des années 70, toutes les fonctions de l'Église catholique seraient également accessibles aux hommes et aux femmes. Et que cette égalité serait manifeste dans les célébrations!
Gertrude doit se retourner dans sa châsse.
Mon malaise massif vient de la place minuscule des femmes dans ce lieu qui fut longtemps dirigé par des femmes, dont la vaillante Gertrude.
En revoyant mes photos sur Picasa, cela saute aux yeux. A l'entrée du chœur à ma gauche des évêques en vêtements colorés. Au fond une chorale clairement féminine. Pratiquement tous les autres sont des hommes dont un groupe massif d'Africains. Dans le jeu liturgique, les femmes donnent essentiellement leur voix (pas une voix pour élire leurs évêques évidemment), parfois pour une lecture. Quelques jeunes acolytes filles, une sacristine discrète, c'est à peu près tout si j'ai bien regardé. Communion donnée exclusivement par des hommes. Dans le cortège final présence massive des mâles.
Moi qui pensais que dès le début des années 70, toutes les fonctions de l'Église catholique seraient également accessibles aux hommes et aux femmes. Et que cette égalité serait manifeste dans les célébrations!
Gertrude doit se retourner dans sa châsse.
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Une cathédrale Sainte-Gertrude à Nivelles
Lors de l'accueil de Mgr Léonard à Nivelles, quelqu'un a évoqué une future cathédrale à Nivelles.
On peut en rêver ou déplorer. Une église peut-elle être à la fois collégiale et cathédrale ? Je serais triste que disparaisse la référence à un pouvoir collectif au bénéfice d'un pouvoir personnel.
Et pour que des frais supplémentaires ne retombent pas sur les pouvoirs publics, ne peut-on envisager que l'Église accepte de dégager des frais de culte portant sur des églises moins fréquentées ?
On peut en rêver ou déplorer. Une église peut-elle être à la fois collégiale et cathédrale ? Je serais triste que disparaisse la référence à un pouvoir collectif au bénéfice d'un pouvoir personnel.
Et pour que des frais supplémentaires ne retombent pas sur les pouvoirs publics, ne peut-on envisager que l'Église accepte de dégager des frais de culte portant sur des églises moins fréquentées ?
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Mgr Léonard à Nivelles
Mgr André-Joseph Léonard, nouvel archevêque de Malines-Bruxelles, faisait donc sa Joyeuse Entrée à Nivelles ce dimanche 7 mars 2010.
Dans son homélie, un passage remarqué et apprécié sur les divorcés remariés. Ouverture ? Il faudrait relire cette intervention et la comparer à ce qui a été dit à la cathédrale de Bruxelles.
Quelques photos, pour donner l'ambiance, sur http://picasaweb.google.com/paulthielen /100307MgrLeonardNivelles#
Dans son homélie, un passage remarqué et apprécié sur les divorcés remariés. Ouverture ? Il faudrait relire cette intervention et la comparer à ce qui a été dit à la cathédrale de Bruxelles.
Quelques photos, pour donner l'ambiance, sur http://picasaweb.google.com/paulthielen /100307MgrLeonardNivelles#
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