28 January 2010

IL ROSPO ROSSO: Eugérisme ou euguérisme

IL ROSPO ROSSO: Eugérisme ou euguérisme

Le concept d'eugérisme pour indiquer tout le soin que l'on prend de la longue et riche dernière période de la vie. Une façon d'accompagner la personne humaine tout au long de son existence.
Un mot à lancer ? Eugérisme.

21 January 2010

de Duve. 92 ans. Dieu, la biologie, le péché originel

Ce 20 janvier 2010 à 18h30 Christian de Duve, prix Nobel, a été interviewé par la radio de la RTBF. Pendant quelques jours il est possible d'écouter (et même d'enregistrer) de document.
http://podcasting.rtbf.be/media/radio/podcast/prem/prem.xml

17 January 2010

Léonard et l'UCL. L'avis de Gabriel Ringlet

http://www.rtbf.be/info/belgique/religion/g-ringlet-mgr-leonrad-naura-plus-aucun-pouvoir-a-lucl-178634
Du nouveau avec l'Académie Louvain. Dans la nouvelle structure les évêques n'auront plus de pouvoir sur les pratiques de l'UCLouvain.

André Léonard à Malines. Réaction d'un scientifique

Je voulais écrire ce petit texte de blog dans une période où André-Mutien Léonard n’a pas encore été officiellement désigné comme archevêque de Malines-Bruxelles. C’est un temps où l’on peut exprimer plus facilement ses espoirs et ses inquiétudes.
C’est avant tout comme scientifique que je réagis. J’ai passé 50 ans de ma vie à réfléchir aux relations entre les sciences et les convictions, et particulièrement la tradition chrétienne. C’est vrai j’ai un lourd passé chrétien. Et c’est avec un sourire que je me souviens que jadis, comme « caudataire » officiel du Cardinal Suenens, je tenais le bord de sa longue traine (3 mètres de long au lieu de 5 mètres pour son prédécesseur Van Roey) et qu’à chaque grande célébration je lui remettais son pallium, symbole de sa fonction d’archevêque. Je remettais à l’archevêque de Malines le signe textile de sa fonction, de sa communion avec l’évêque de Rome ! Je me rappelle aussi que dans la préparation du Concile il m’avait confié une recherche préliminaire sur la femme dans les Pères de l’Eglise. Je ne pense pas que ma contribution ait été décisive mais j’ai relevé le défi d’agir toujours pour une égalité homme – femme.

Depuis le début des années 60, une thèse de doctorat en biologie a coloré différemment mes options philosophiques et théologiques. J’ai été un observateur attentif des options bioéthiques de l’Eglise catholique de Belgique. Comme beaucoup de journalistes j’ai admiré le comportement du Cardinal Danneels face aux changements profonds de la législation belge en matière de problèmes de société. Il a dû mordre sur sa chique mais il a montré une attitude d’ouverture paisible pour laquelle il faut être reconnaissant. Cela ne l’a pas empêché d’affirmer clairement la place de l’Eglise dans de grandes épreuves et dans des débats essentiels. En apparaissant côte à côte avec les représentants d’autres traditions philosophiques et religieuses, il a validé le rôle de l’Eglise dans une société pluraliste. Il a fermé délicatement l’époque de la chrétienté dans le royaume de Belgique.

Respectueux des lois, il a montré aussi que l’Eglise évoluait. Deux souvenirs. Lorsque dans une émission télé (Les allumés.be ?) on l’interrogeait sur l’âme, il a répondu « l’âme mais c’est de la philosophie grecque cela ». Et une autre lorsqu’il reconnaissait que les chrétiens n’allaient plus à la messe tous les dimanches et que c'était normal. Tout de même il m’a déçu lorsque récemment sur la question des femmes-prêtres il disait que c’était à cause de Jésus-Christ. Les relations hommes-femmes ont tout de même changé depuis 2000 ans.

Nombreux sont donc les baptisés qui sur des questions de bioéthique et de société ne font pas le même choix que le Vatican. Grâce à Danneels ils ne se sont pas sentis éjectés de la communion ecclésiale.

Connaissant les choix philosophiques et théologiques d’André Léonard, j’ai crainte que le Vatican ne l’ait sélectionné pour partir à la reconquista des positions de chrétienté. Le Soir de ce samedi titrait : « Benoît XVI ose Mgr Léonard ». Cela ressemble effectivement à une provocation. On nomme un évêque plus conservateur pour reprendre du terrain perdu. Pour moi c’est un fonctionnement suicidaire. J’attends que les journalistes d’investigation nous éclairent sur les tractations qui ont abouti au choix de l’évêque de Namur. Quel rôle a joué le nouveau nonce conservateur ? L’ancien avait-il un autre favori ?

L’Eglise a quelque chose d’important à dire dans les questions de société mais pas au nom d’une philosophie dite naturelle. Les pratiques de contraception, les scénarios de fin de vie, le déroulement des grossesses… ne sont pas des choix purement techniques. Elles peuvent être légitimement influencées par les traditions philosophiques. Il me semble que l'Eglise confonde "la vie" et les personnes vivantes. C'est une espèce d'idolatrie. On confond la personne et une de ses caractéristiques.

Je pense que la chrétienté, et en particulier belge, peut faire une relecture de questions comme la contraception (après la tragique erreur d’Humanae Vitae), le diagnostic préimplantatoire, la recherche sur des cellules souches, les interventions en cours de grossesse, l’égalité fondamentale hommes-femmes dans toutes les fonctions publiques d’une société, les scénarios de fin de vie, les comportements homosexuels, l’éthique dans les neurosciences… La liste n’est pas close. Il y a des chantiers considérables dans lesquels les différentes traditions religieuses et philosophiques peuvent exprimer des sensibilités différentes.

Au cours de son histoire, la tradition chrétienne a rencontré de nombreuses cultures. La nôtre est profondément marquée par les sciences et les techniques. J’espère que l’Eglise en Belgique aura l’audace de revisiter ces enjeux avec intelligence.

Voilà. C'est un texte vite écrit. On peut évidemment y réagir sans allusions personnelles, injures, ... Ne pas jeter le petit Jésus avec l'eau de la Mer Rouge.

15 January 2010

Les réactions à la nomination d'André Léonard

Il n'y a pas encore d'annonce officielle mais comme on dit à Bruxelles, "t'is gebakke", ou comme on dit maintenant "c'est plié".
Les premières réactions lues sur le web vont de la satisfaction, du soulagement (enfin la reprise en mains après un archevêque trop ouvert), à la déception, voire à la colère.
Je ne trouve pas que l'insulte soit une réaction utile. Tout le monde a intérêt à ce que ceux qui ont des fonctions importantes dans une des traditions présentes chez nous fassent avancer l'ensemble, ou du moins ne freinent pas.
Que les projets communs puissent progresser : l'égalité de l'homme et de la femme dans toutes les fonctions, l'intégration des orientations sexuelles, le soutien à différents scénarios de fin de vie, l'aide intelligente à l'accompagnement de la procréation, la relecture critique de l'histoire des traditions religieuses et laïques, une juste répartition des rôles entre l'Etat et les traditions convictionnelles, une articulation fonctionnelle entre les religions et les développements des sciences, des techniques, des cultures...

Un nouvel archevêque à Malines-Bruxelles ?

Dans ce blog sur "Dieu et la science", je veux dire ma déception devant une nomination qui semble se confirmer pour André Léonard comme archevêque de l'Eglise catholique en Belgique.
Je n'ai évidemment rien contre sa personne. Il y a 50 ans nous avons partagé des cours de philosophie à l'UCL. C'était un excellent camarade dont j'appréciais l'humour et la compagnie. Et quand il nous arrive de nous rencontrer je le salue toujours comme un ancien condisciple.
Mais je n'ai pas retiré les mêmes représentations de mon baccalauréat en philosophie. Ma formation scientifique ne m'a pas permis d'intégrer cette logique de "loi naturelle" que j'ai toujours ressentie comme ringarde. Les applications de ce choix philosophique à des problèmes de société comme la contraception, la reconnaissance des homosexuels, les scénarios de fin de vie, les recherches sur des cellules spéciales... me sont apparues, depuis la fin des années 50, comme des peurs face à des acquis culturels de nos sociétés.
Pour moi c'est une transposition du rejet des avancées de Galilée dans les sciences.
Depuis 1968, je me bats contre les conséquences d'Humanae Vitae qui a causé le départ de centaines de milliers de chrétiens. Beaucoup de mes amis laïques se réjouissent de ce suicide intellectuel. Une bonne Eglise est une Eglise morte. Moi je suis attristé qu'une des grandes convictions de cette planète se replie sur des modèles anciens.